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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 20:05

L'avantage de mon métier réside dans les rencontres... Seul l'humain compte... Et à chacun, il faut donner le meilleur de soi-même du point de vue professionnel...

 

J'entends souvent les familles me dire: " Votre métier est difficile, je vous admire"... Et ça me surprend toujours car j'ai l'impression de recevoir bien plus que je ne donne... Je prends bien garde de me protéger... Et puis chacun sa croix...

 

Ces dernières semaines, plusieurs familles ont été fortement éprouvées... Perdre un proche, c'est toujours difficile mais perdre son enfant... c'est... Indicible... d'ailleurs la langue française ne propose pas de mot pour qualifier ces parents devenus orphelins...

 

Et ce mercredi, pourtant toujours très fatigant, irritant, usant m'a paru gratifiant... De quoi devrais-je me plaindre?? Mes enfants sont en bonne santé, pleins de vitalité, toujours prêts aux petits bonheurs du jour...

 

ça nous semble normal... A l'heure des échographies, l'enfant presque parfait doit être la norme... On oublie trop facilement que certains parents n'ont pas eu le choix ou bien qu'ils ont fait celui d'assumer leur enfant "imparfait"... Mais imparfait pour qui?? A quel titre??

 

On oublie que l'enfant qui naît, quelques que soient ses particularités, visibles ou non, plus ou moins limitantes dans ce monde qui se voudrait idéal est toujours spécial... C'est notre enfant, celui qu'on a espéré, attendu, rêvé...

 

Et la réalité nous rattrape toujours, quel que soit l'enfant, parce qu'il est avant tout, un individu doté d'un caractère propre et qu'il l'affirme...

 

Je fais partie des "Mamans qui râlent"... Parce que je veux bien faire... tout faire... Trop faire?? Mais ces derniers jours, je me suis dis que, finalement, ma capacité  à éduquer mes enfants est bien restreinte face à ces parents qui sacrifient leur quotidien pour que simplement leur enfant ne souffre pas...

 

Que dire à cette maman qui s'est effondrée dans mes bras en voyant partir son enfant? Qu'elle a choyé pendant 23 ans au quotidien, sans jamais flancher ni cesser de travailler... Que lui répondre quand elle me dit qu'elle sait qu'il sera bien désormais mais qu'elle ne sait pas comment survivre...

Je n'ai rien dit... Il n'y avait rien à dire... Il en faut du courage pour prendre LA décision qui sera fatale toujours par amour et protection...

 

ALors ensuite, je suis allée lire une histoire à cette jeune fille au regard de petit enfant, j'ai dégusté ses sourires, son seul moyen de communication... Profiter de ce petit moment câlin où je n'étais plus ni l'assistante sociale ni une maman... Juste quelqu'un qui voulait partager un petit moment hors du temps...

Et puis ma sonnette d'alarme c'est déclenchée... Etait-ce bien raisonnable de m'accorder cette parenthèse? Risquer le danger de l'attachement...

Et bien sans doute que oui... Sa maman, la veille, alors qu'on échangeait sur les limites qu'elle poserait à des soins invasifs, m'a déclaré: "Vous savez, il y a des non-vies qui ne valent pas la peine d'être vécues... Et je refuse qu'on lui enlève le plaisir de manger"...

 

Et toutes ses mamans (les papas sont présents mais ne se livrent pas) racontent les anecdotes joyeuses du quotidien... Leurs manières de contourner les difficultés... Les joies, les peines et surtout elles livrent tout leur amour... Une façon de profiter de chaque petit moment...  Comme si ces enfants différents avaient une capacité à faire vivre l'amour plus fort...

Mais l'amour, Balotine le raconte si bien que vous irez la lire ici.

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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 15:18

Certains jours, on se dit qu'on pourrait faire autre chose, bosser ailleurs parce que finalement tous les postes se ressemblent... On arrive, on découvre et puis un jour on se lasse et l'envie d'aller brouter l'herbe peut-être plus verte d'un autre poste nous incite à refaire notre CV...

 

Surtout les jours où l'on va en réunion contre son gré, s'attendant à être déçu par ce qu'on y entendra... Mais finalement, on arrive pas par hasard à un poste à haute responsabilité...

 

Hier encore, face à notre chef de service qui ne se résigne jamais, j'ai repris une leçon de vie... Bien sur, on était là pour évoquer la fin de vie... Et quand certains pensaient d'abord à l'organisation de cette fin de vie, dans le but louable qu'elle se passe le mieux possible... Lui parlait encore traitements, possibles ou non, dignité du patient et de la vie, la vie jusqu'à la seconde même de la mort... Pas dans les jours avant, ni même les minutes, les secondes qui la précédent, il parlait de la vie, uniquement de celle qui fait qu'on se lève chaque jour, pour LUI, pour les patients, pour leurs familles...

 

Il parlait des valeurs du service, des croyances de chacun, de respect du corps, de l'âme...

 

Je suis sortie rassurée... Certains hommes sont encore capables de ne souhaiter le pouvoir que pour imposer l'excellence... Et le dépassement de soi... Alors oui, on avance, le progrès peut venir...

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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 22:04

Et oui, je change  de registre... Quand je ne bosse pas, je suis en vacances... Enfin, à moitié, parce qu'il ne faut pas rêver, je me traîne mes petits boulets...

 

Alors comme souvent destination Cherbourg... Et comme la plage en novembre, c'est un peu frais, on multiplie les activités... Alors les travaux manuels c'est bon pour développer la motricité fine mais ça ne défoule guère...

 

Donc cette fois, j'ai estimé que la fratrie avait l'âge requis pour visiter ensemble la Cité de la Mer... Et c'était une vraie bonne idée... Chacun y a trouvé son intérêt, la visite est rendue ludique par des bornes interactives ou des petits jeux... Les enfants ont adoré l'attraction :"on a marché sous la mer"... Que je ne vous raconte pas puisque son principal atout est la surprise... J'ai préféré le TITANIC même si ça peut paraître étrange de vouloir vivre un naufrage en direct...

 

Dans l'espace "aquarium" j'ai succombé au charme des méduses... Un grand tube lumineux emplit d'eau et de méduses... Superbe...

 

Le sous-marin a fasciné les garçons...

 

Bref tout le monde a apprécié cette visite...  Pour les détails vous irez LA...

Et pour déjeuner  ou pour dîner, je vous conseille ce restaurant CI...

 

Bonne promenade...

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 19:45

Il est de ces sentiments qui nous prennent par surprise... On avait tout anticipé sauf... ça...

 

Ca nous tombe sur le coin du nez sans prévenir et bien malgré nous...

 

Mais surtout au moment où on est le plus vulnérable...

 

Et puis ce sentiment si particulier, si inattendu et tant indésirable, il nous inspire une honte indicible... Avant de comprendre comment  et pourquoi il est né...

 

Et puis un jour, on s'aperçoit que ce sentiment n'est que très commun et que seul un bon accompagnant sait qu'il est ressenti lors du décès d'un proche des suites d'une maladie...

 

De la même façon, il vaut mieux téléphoner à sa copine qu'à son gynéco lorsqu'on est malade en début de grossesse... Parce qu'elle vous confirmera plus sûrement que OUI, la grossesse n'est pas forcément une sinécure et que oui, c'est pas toujours agréable d'être enceinte... Et que, quoiqu'en disent les mal-pensants, on peut aimer attendre notre bébé et ne pas apprécier l'état de grossesse... (ben non,ce n'est pas forcément joyeux de vomir, grossir et d'appeler à l'aide pour lacer ses baskets!)...

 

Mais finalement, ce sentiment de honte qui nous envahit quand on s'aperçoit que porter la vie n'est pas toujours idyllique n'est rien à côté de la honte ressentie quand on est soulagé du décès d'un être aimé...

 

Mal informé ou mal accompagné (voire pas du tout...) on se retrouve seul face à la culpabilité d'avoir souhaité la mort rapide de l'autre... Mais finalement, quand, pendant des jours, des mois, voire des années on a vécu dans l'angoisse du pire, quand arrive la mort, on a plus le temps d'avoir peur... Plus le temps de regretter...

 

Et avant la douleur de la perte, de la prise de conscience de cette fin définitive, il n'y a que l'immense soulagement de ne plus être étouffé par l'angoisse...

Suivi immédiatement de la honte... La honte de ne pas ressentir de la peine... Oh bien sur, on pleure,on pleure sur soi, on pleure de soulagement, on pleure de l'immensité des démarches à accomplir... Mais le mort, LUI, on le pleurera plus tard... Quand le vide apparaîtra... Quand le quotidien criera son absence... Quand son départ nous en laissera enfin le temps...

 

Mais surtout, on a honte de lui survivre, lorsque... longtemps, on a pensé que sa mort nous anéantirait... Mais heureusement, la vie continue, avec ses joies, ses peines, son absence et le souvenir d'ELLE...

 

Mesdames, n'oubliez pas que c'est le dépistage précoce qui nous sauve...

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 21:34

Bon, pour ceux qui se le demandaient, je ne suis pas morte... Enfin presque pas... Pour l'instant, je gagne... Après on verra... Un jour, sans doute, je vous raconterai... Mais pas tout de suite...

 

Je suis retournée travailler... Et avec l'automne qui s'est annoncé, la faucheuse est venue réclamer son dû... Parfois brutalement, rapidement, sans prévenir ou presque... Le corps qui lâche rapidement, et c'est un aïeul qui tire sa révérence... ça fait mal, sans discuter mais c'est la vie... la roue des naissances et des décès, la vie qui continue...

 

Mais parfois en réanimation, la mort se fait attendre, elle rode insidieuse mais ne se décide pas... Chacun la perçoit qui attend son heure... Repérée par une parole, une odeur, une couleur du visage, du corps qui se dégrade... Elle sème l'angoisse, le désarroi, la peur... Mais ne frappe pas...

 

Alors chacun subit à sa façon, la patient... parfois conscient avant tout le monde du rendez-vous, la famille, dans cette sombre attente culpabilisante (alors oui Frappe! Maintenant ou jamais...), les soignants...

L'ambiance devient lourde, orageuse, les mots sont difficiles, à trouver, à dire et même simplement à penser... Le médecin se terre, refusant l'inacceptable, la famille espère, le personnel soignant dit son impuissance...

 

Alors un jour ELLE survient, comme une délivrance, laissant chacun emplit de souffrance et vidé de son énergie...

 

Mais bien sur à l'ère de la Loi Léonetti et de la prise en compte de la souffrance au travail, il fallait bien proposer des solutions à ces situations qui traînent...

 

En réanimation, cette solution s'appelle LATA ou Limitation et arrêt des thérapeutiques actives...

La réunion de discussion de la LATA peut être demandée par n'importe quel intervenant auprès du patient dans les situations suivantes

- le patient en situation d’échec thérapeutique, pour lequel la décision d’une limitation ou d’un arrêt de traitement(s) aura pour but de ne pas prolonger l’agonie de façon déraisonnable.

- le patient dont l’évolution est très défavorable en termes de survie ou de qualité de vie

- le patient témoignant directement ou indirectement de son refus de continuer des traitements visant à suppléer des défaillances d'organes...

(Je ne pousserai pas plus loin l'explication de l'origine et de la mise en place de la LATA car ce n'est pas l'objet de ce billet et vous trouverez toutes les explications détaillées grâce aux moteurs de recherche).

 

Dans le service où j'exerce, cette pratique de la réunion LATA se met en place progressivement et engendre beaucoup de réflexion autour de groupes de travail... Chacun souhaite que cela se passe au mieux et soit bénéfique non seulement pour le patient et sa famille mais aussi pour l'équipe...

 

Pourtant, je ne m'y retrouve pas... Ces réunions sont nécessaires bien sur, il faut que la décision soit adaptée et collégiale, que chacun ait pu transmettre ses éléments essentiels à la décision... Mais soyons honnête, l'élément majeur est tout de même médical... Et la responsabilité reste médicale... Même la mort sera validée par un médecin...

Alors si pour moi, mon rôle se limite à transmettre la connaissance que j'ai du patient, de son mode de vie, de ses désirs et de ceux de sa famille, je suis dans l'incapacité d'accepter de donner mon avis quant à la continuité des soins...

Oui, j'ai un avis sur ce qu'il est raisonnable ou pas de continuer; mais cet avis est tout de même très clairement entaché de mes propres croyances, de ce que je suis, de mes angoisses et mes attentes...

 

Je sors de ces réunions pluridisciplinaires écrasée de culpabilité... Me demandant si les décisions posées (et cependant révisables) ont été justes... En fait, je ne me sens pas légitime à donner mon opinion... Je n'ai pas les connaissances médicales nécessaires et mon travail ne doit être que celui du consultant social...

Mon rôle est d'accompagner... Le patient, la famille, le médecin, l'équipe soignante... De proposer des alternatives, un transfert en unité de soins palliatifs, l'intervention d'une équipe d'USP... Mais pas de dire s'il est raisonnable de continuer la dialyse ou pas...

 

Et si au lieu de permettre l'écoute de l'ensemble de l'équipe, ces réunions n'étaient qu'une violence de plus dans notre quotidien?

 

 

 

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5 août 2012 7 05 /08 /août /2012 22:35

Régulièrement, je peste contre moi-même et mon incapacité à aller de l'avant sans regarder en arrière... Au plus exactement à faire table rase de mon passé pour profiter pleinement de mon présent, plutôt confortable, je dois bien l'admettre...

 

Autrement dit, en thérapie, je m'insurge de devoir faire mon introspection alors que d'autres personnes vivent des quotidiens bien plus pénibles que le mien...

 

Je suis supposée être heureuse... J'ai un mari adorable (enfin presque... mais sinon ce ne serait pas drôle), 3 sales gosses charmants enfants (garçons et filles...le choix du roi), et un abruti amour de chien (quand il ne bouffe pas MES chaussures), une grande maison et une jolie piscine... Du boulot... Enfin, presque tout va bien si on excepte une famille élargie pathogène... Mais comme finalement, j'arrive à les mettre à distance et à ouvrir la place pour MES amis... ça devrait rouler...

 

Alors parfois oui, ça va et puis d'autres jours, le moindre grain de sable enraye la machine et je sens que la rage envers la terre entière m'étouffe... Et bien entendu, comme je n'apprécie nullement cet aspect de ma personnalité, j'enrage contre MOI-même... Et je boulotte... tout, n'importe quoi... Je me remplis... Et bien entendu comme je suis conservatrice, je garde tout... Puis j'enrage contre mes kilos et ma difficulté à me raisonner... Alors je cours... ça me détend, mais ça ne suffit pas...

 

Et depuis plusieurs mois, je cherche pourquoi, malgré des années de thérapie, je vais parfois aussi mal... D'où vient cette résilience incomplète?

Parce que finalement, je n'ai plus autant de ressentiment contre mes parents...(de toute façon ils sont morts donc les poupées vaudous j'oublie) Je connais leur histoire... J'ai plus ou moins apprivoisé la mienne et je ne m'en sors pas si mal...

 

Et puis aujourd'hui, j'ai découvert par hasard cet article: La maltraitance laisse des traces visibles dans le cerveau... Ceci m'explique bien des choses... Alors oui, c'est affolant que la maltraitance subie durant l'enfance impose des séquelles physiologiques irréversibles mais aussi c'est rassurant de se dire que la volonté de résilience n'est pas la seule donnée qui permettra de résoudre le problème...

Vouloir n'est pas pouvoir et même si je continue de croire à un bonheur total possible, je préfère qu'il y ait une explication visible à mon état...

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 16:50

Ou PAS...

 

J'aurais pu vous faire un billet sur les capacités des incompétents à vous pourrir la vie au travail mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas...

 

Alors OUI, je suis fâchée contre le boulot... Mais ce n'est quand même QUE le boulot... Et puis je suis en vacances, alors je vais coller un joli mouchoir dessus et passer à autre chose...

 

Alors donc j'ai la malchance d'avoir une famille, comment dire... Réduite et complexe... Oui les gens autour de moi ont une fâcheuse tendance à mourir un peu trop jeune ou à souffrir de troubles particuliers...

 

Il nous reste donc fort peu de membres de la famille à visiter ou à bisouiller... Et ma capacité de tolérance à la souffrance morale est de plus en plus réduite... Alors je me protège, de plus en plus... Je deviens sauvage...

 

En réalité, quand vous me rencontrez pour la première fois, je mords... Si vous survivez, on peut devenir amis... Peut-être... Mais peut-être pas...

 

Ma capacité de résilience s'étiole aussi... Donc j'y prends garde, je choisis mes combats... Un faux pas de "presque ami" peut signer son arrêt de mort... Je pars, sans me retourner...

 

Avec la famille, je fais un peu beaucoup plus d'effort... J'en ai avalé des couleuvres... J'ai eu des parents malades, ça laisse des traces... On fait des efforts, on accepte, on pardonne... Et on se reprend une claque et on recommence... Bon, à l'âge adulte, ça donne une impression de carapace bien épaisse... Mais dedans c'est fragile, tout mou, tout cassé... Enfin presque, c'est la capacité du coeur d'être broyé à l'infini... Même quand on croit qu'il ne battra plus...

 

Et puis un jour, il ne reste autour de nous que ceux qu'on croit incapable de nous blesser... Et on baisse la garde... A tort...

 

Ca commence par un remariage auquel nous ne sommes pas invités... "T'inquiète,  on fait ça entre 2 témoins c'est une formalité..." Hummm c'est ça... Nous on nous appelle que pour les enterrements... Ou presque...

"Et puis j'ai choisi la date de ton anniversaire"... Alors ben ça!!! Tu ne sais pas encore qu'elle porte la poisse?? Ben tu verras...

 

Et ensuite, on reçoit un coup de fil à 11h50: "On est sur l'autoroute, on peut venir déjeuner"... Ben oui, avec plaisir... Et le futur marié en voix off qui dit :"non on a pas le temps"... Ben boulotte ton sandwiche sur l'autoroute et faispasc... bon appétit...

 

Et une heure plus tard, qui se présente au portail?? La même... Accompagnée du fiancé... J'ai dit bonjour, appelé les enfants pour qu'ils fassent de même... Et j'ai refermé le portail...

 

J'ai une règle, peut-être idiote, mais assurément salutaire... JAMAIS ne laisser l'occasion de me blesser deux fois...

 

C'est ma marraine pourtant... Mais la vie s'est chargée de m'apprendre une dure leçon: "Je ne peux pas tout accepter..."

Et je m'effondre... Parce qu'au final, ma capacité de résilience a été utilisée... Je n'ai plus de place ni pour le pardon, ni pour l'oubli... C'est triste mais c'est ainsi...

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8 juillet 2012 7 08 /07 /juillet /2012 20:16

Parce qu'il est de ces métiers où le savoir-être est encore plus important que le savoir-faire...

 

Bien entendu l'un ne va pas sans l'autre... Mais à l'hôpital, il est impossible de dissocier les deux... Parce que la nature même de notre prise en charge incite à une proximité immédiate et intense, notre capacité à prendre du recul est essentielle...

 

A l'école d'AS, on nous le rabâche pendant 3 ans... De l'empathie et NON de la sympathie... Alors évidemment, la notion est difficile à comprendre au départ... Et puis on n'en voit pas forcément l'intérêt...

 

Et pourtant... le patient reste un être humain comme les autres... Avec une capacité certaine à prendre tout ce qu'on va lui donner... Et même, dans sa détresse, il va chercher à obtenir plus et mieux surtout... Enfin, ce qu'il croit mieux...

 

Alors, à la sortie de l'école, on est sur ses gardes... Professionnelle jusqu'au bout des ongles... Comprenez coincée avec des oeillères... Parce que, soyons honnêtes, on ne sait rien faire... Et trouver la bonne distance encore moins... On est vite trop loin... Ou trop près... Ou trop tout... Mais pas assez pro...

 

Après quelques baffes bien senties... On comprend.... et on apprend...

 

Aujourd'hui, je peux entrer dans une chambre et discuter avec un patient quasi-nu sans sourciller, les machines ne m'émeuvent plus... Les plaintes, les mécontentements, les ras-le-bol, je gère... Les sourires et les mercis aussi...

Et puis dans 99% des cas, j'en ressors entière, sans laisser des petits bouts de coeur ou d'âme... Je compatis... Oui mais pas question de pleurer avec le patient et sa famille... Chacun sa croix... Je suis là pour accompagner, alléger le fardeau... Éventuellement trouver des solutions ou des Kleenex mais pas pour me faire des amis...

 

Des amis, j'en ai... AILLEURS... Parce que la distance professionnelle, elle est aussi avec les collègues... Si on veut que ça fonctionne une équipe, on met ses affects de côté... Mais bien sur, je ne suis pas un robot (malgré mes affinités certaines avec DARKVADOR) donc j'ai aussi des copains dans le service, des gens que j'ai envie de voir à l'extérieur, que je bisouille avec plaisir quand j'arrive au boulot MAIS... ils restent des professionnels respectables avec leurs missions propres et nos accords ou désaccords...

La clé pour bien travailler ensemble est de se rappeler, qu'amis ou pas, il faut travailler ensemble, dans l'interet du patient... Ben oui, on est pas payé pour rigoler... MAIS POUR TRAVAILLER... Bon OK, si on le fait en rigolant c'est mieux...

 

Mais, peut-être que je tourne un peu autour du pot... Ou du problème me direz-vous?

 

Et vous n'auriez pas tort... Je cherche la façon, politiquement correcte de vous dire combien les employés qui fonctionnent à l'affect m'exaspèrent...

Surtout quand ça empiète sur mon travail ou ma relation avec le patient et que ça la complique...

 

Mes affects, je les maîtrise, en général... Et puis quand ce n'est pas le cas, le bureau de la psy est en face... Si la relation dérape, le travail d'équipe doit permettre de la stabiliser... Et puis il existe des limites à ne JAMAIS dépasser... Par exemple, filer son téléphone perso au patient... Le rappeler après l'hospi juste pour avoir de ses nouvelles...parce que lui risque d'avoir tourné la page... Et s'il ne donne pas de ses nouvelles, c'est qu'il n'en a pas envie! (ou alors juste celle d'oublier ce qu'il a vécu avec nous...)

On sort du cadre... et le danger guette... la relation avec le patient ne peut pas être équilibrée... On est dans la relation d'aide... On donne, on reçoit un peu mais la relation est forcément déséquilibrée... ON EST PAYE pour ce qu'on fait... le patient paye pour être soigné, PAS pour être malade...

 

Le patient EST et doit rester un patient... Il entre, on s'en occupe, il sort... Bon vent... Il ne doit pas nous manquer... Ou alors il y a mal-donne... Et puis en filigrane, le risque de lui apporter plus d'attention qu'à son voisin moins sympathique mais néanmoins tout autant malade...

 

Alors ne perdons pas de vue nos missions, nos limites et notre bonne distance professionnelle... Elle est néfaste, pour le patient et pour le soignant...

 

A bon entendeur...

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 21:26

Encore aujourd'hui, sortie scolaire... Des mamans que je ne connais pas... Je reste aux sujets que je crois "bateaux"... Le funiculaire de Montmartre, les enfants à surveiller, le beau soleil bien agréable... Et puis la journée avance, on papote gentiment de tout et de rien... Et puis l'Atsem aborde le sujet des aînés qui seraient bien restés enfants uniques... Une maman soupire, dit que c'est de plus en plus difficile... Je lui propose le psy du village proche, compétent, agréable, efficace... 2 ou 3 séances suffisent pour les bobos que les parents n'arrivent plus à contrôler...

Une autre dit qu'elle le connaît, qu'il est très bien... Et que ça l'aide pour son divorce... Et boom...Je n'ai rien demandé moi, j'veux rien savoir... Je suis en RTT... Bon, je dois avoir la tête de l'emploi... A force, je vais finir par l'admettre... (encore que quand tu vois les caricatures des AS, ça me fait bien mal d'en avoir la tête!!)

 

http://cyberechos.creteil.iufm.fr/cyber10/Actualite/assistante/sin%C3%A9%201.jpg

Bon je vous l'accorde... pour le décolleté de la robe... Ok... Mais c'est tout hein???!!!

 

Mais mon questionnement ne porte pas sur ma tête mais sur les divorces qui pleuvent autour de moi...

 

De préférence avec des enfants au milieu et pas toujours en bonne intelligence... Quant aux motifs, si l'infidélité masculine arrive en tête, les problèmes d'alcool, de violences verbales ou physiques ou de "ras le bol" tout simplement semblent ne pas rares et la liste des griefs parait non exhaustive...

 

Et ça m'affole... Je suis mariée depuis 13 ans... Parfois c'est merveilleux, parfois c'est juste la routine du quotidien qui fait avancer... Parfois je me dis qu'il est l'homme de ma vie et parfois je me demande si l'herbe est plus verte ailleurs (ou pas)...

Mais au quotidien, au présent comme au futur, je ne m'imagine pas vivre sans LUI...

Alors, on fait des efforts... On s'aime, on se bouscule, on se chamaille MAIS avec respect... Parce le quotidien du couple est un tue-l'amour, il faut le réinventer sans arrêt... Prévenir, préparer, se remettre en question...

Ce n'est jamais facile un mariage... Mais le divorce n'a pas toujours été aussi simple d'accès... Ni par la loi, ni par la morale... Et les générations qui nous ont précédés ne se sont pas entre-tuées...

Alors d'accord,  l'hôpital, quand la dépendance liée à la vieillesse survient, les comportements ne sont pas toujours adaptés... On voit quelques femmes "soumises" devenir de charmantes pestes avec le conjoint qui ne peut plus que râler dans son lit...

Mais tout de même... Nos arrières grands-parents et au delà, ils ont tenu le choc, non??

Je ne pense pas que le problème vienne de la libération sexuelle comme on l'entend parfois... Des conjoints trompés, il y en a toujours eu... Et ça ne changera pas...

Mais ce papillonnage du coeur... ça rime à quoi?

De l'immaturité affective? Et si c'était ça le vrai problème... Nos générations savent-elles accompagner leurs enfants vers la maturité affective... Celle qui permet de ne pas douter tout le temps de son quotidien, de ses sentiments, d'accepter que l'autre ne soit pas comme on voudrait qu'il soit simplement parce que nous ne sommes pas comme il voudrait que l'on soit...

Et si, quand on se marie, on avait oublié que c'est pour la vie?? Et qu'on oublie alors de faire les efforts qu'il faudrait?

 

Je ne juge pas... Je ne réponds pas... Je jette un pavé dans la marre... Et je suis la première à conseiller la fuite quand le quotidien n'est plus supportable...

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 21:43

Encore que... pour le titre, je ne suis pas bien sure du mois... Mais c'est une autre histoire...Et comme personne n'y peut rien, à part l'idiot qui n'a pas envie de réparer sa fuite là-haut, inutile de s'appesantir sur le sujet...

 

Il n'est pas bien raisonnable ce mois de juin, pour les parents, pour les enfants, pour ceux qui gravitent autour de nous... C'est un mois intense, stressant, concentré et puis il ne compte que 30 jours... Trente petits jours, pour terminer l'école, passer les examens ou les évaluations, fêter les départs ou les retrouvailles, assister aux galas de danse et aux spectacles de fin d'année scolaire, faire le barbecue du judo, rencontrer les amis, fêter le soleil, non, celui-là ce n'est pas la peine... Il va, il vient et surtout se fait désirer...

Cependant, en juin, comme tout autre mois, on continue de travailler, et puis comme les vacances n'arrivent pas assez vite, on s'épuise...

 

Et dans les familles, le temps s'étire, les activités et les obligations pleuvent, chacun tente comme il peut de tout concilier... On covoit', on échange des allers contre des retours, on calcule, on organise, on s'y perd et je m'épuise...

 

Les enfants sont excités, exténués, irritables et irritants...

 

Et chacun biaise pour ne pas faire ce qu'il doit faire, quand même s'habiller lui pèse... Chacun tente de limiter sa participation, la faisant inévitablement retomber sur son voisin qui renâcle, qui l'évite et me la refile... Parce qu'au final, il faut bien que quelqu'un s'y mette et LA mère n'oublie jamais ses obligations...

 

Et je me retrouve ce soir abattue, abîmée, accablée, affaiblie, anéantie, assourdie, barbée, bassinée, brisée, cassée, claquée, crevée, épuisée, éreintée, exténuée, flapie, fourbue, harassée, lasse, lassée,dépassée.

 

J'en viens à regretter l'arrêt du séroplex...Qui 'est sans doute la plus mauvaise solution pour combattre ces fantômes qui s'invitent sans carton mais c'est un soulagement sans nom dans mon rôle de mère...

CAR sous traitement, j'arrive à encaisser sans lever un sourcil tous les petits tracas du quotidien, je gère sans état d'âme, sans angoisse, sans stress et sans remise en question puisque chaque action est réfléchie... L'impulsivité me quitte, je pose froidement la règle et impose son respect dans le calme... Et forcément, ça roule, POURQUOI irait-on asticoter une maman ultra zen?? Sans intêret c'est évident...

 

Tout va bien, simplement parce que mon énergie est concentrée sur le quotidien et non pas à ferrailler contre MES abrutis de fantômes...

 

Mais là, je perds la tête, de fatigue, de dégoût, d'envie de fuir... Je range les assiettes dans le frigo, éteins l'aspi avec l'interrupteur de la lumière (et forcèment ça ne marche pas), range les caleçons de N°1 (qui piaille qu'il n'a plus de slip) dans le placard de N°3... Qui hurle qu'elle n'est pas un garçon... Je fusille l'homme du regard... QUi s'en fout car il ronfle dans le canapé... Pendant que je descends vider la 10 eme machine à laver de la journée (oui ne me demandez pas pourquoi la femme de ménage change tous les draps de toute la maison le même jour...)

 

ALors je pleure un peu... et puis je mets mon mouchoir dessus... Parce que finalement... La maman d'à côté... Elle vit la même chose, d'une autre façon... Et puis le séroplex, ça fait grossir... Alors autant manger un éclair au chocolat et se mettre au lit avec une bouillotte...

 

Moi j'dis, le mois de juin l'est pas humain!

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Ma Pomme

  • aszeb
  • Assistante sociale depuis 1998, mère de famille, épouse... Superwoman en fait (j'rigoleeee!)... Je raconte tout ou rien... ça dépend des jours ou de l'humeur...
  • Assistante sociale depuis 1998, mère de famille, épouse... Superwoman en fait (j'rigoleeee!)... Je raconte tout ou rien... ça dépend des jours ou de l'humeur...

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